Syndicat Filpac-Cgt L'Alsace

Les salariés de Mulhouse, concernés par le projet Ebra Services, ont décidé de se mettre en grève

29 janvier 2020

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Après neuf mois de discussion, dix réunions et des heures de négociation, la DRH du groupe Ebra a enfin envoyé un écrit du « projet d’accord collectif cadre du groupe Ebra relatif au projet Ebra Services » ce samedi 25 janvier 2020. Projet qu’elle souhaite que les organisations syndicales signent le 7 février.

Ce projet est tout sauf un accompagnement digne de ce nom pour les salariés licenciés dans ce cadre et fait fi des engagements pris par Valérie Noël jusqu’à maintenant.

Prenons un exemple concret. Un salarié travaillant au SVP à Mulhouse sera contraint à rejoindre les équipes de Strasbourg. Sa famille étant installée dans le Sundgau il ne pourra pas déménager. Minimum 90 km de trajet aller (comptez 1h30 en heure de pointe uniquement un trajet), sachant que s’il travaille de nuit il ne peut pas prendre les transports en commun. Sa rémunération globale 2020 est maintenue à vie dans Ebra Services, hors salaire lié aux dimanches et heures de nuit effectuées ce qui peut représenter une perte de 400 euros par mois. Certes s’il en effectue dans ses nouvelles fonctions il sera rémunéré en conséquence, mais à quel tarif ? Il travaillera 35 h/semaine contre 32 h actuellement et perdra 14 jours de RTT. Ses 6 semaines de congés payés sont maintenues. Tel que l’accord est écrit, il sait que l’organisation de son service est projeté ainsi : du lundi au vendredi sur une plage horaire de 6h à 2h du matin et le samedi et dimanche de 19h à 2h avec une astreinte de 6h à 19h. Rien de plus précis pour envisager sa vie au quotidien. Quant à ses fonctions, il ne sait pas s’il sera affecté à la l’imprimerie ou à la hotline, le directeur technique ayant simplement précisé « on fera en fonction de l’atterrissage et des affinités des gens ».

Ou… il décide de ne pas adhérer au projet, est licencié dans le cadre du PSE et intègre un congé de reclassement de 12 mois (préavis inclus) à 70% de sa rémunération brute avec un budget formation individuel de 2000 euros. Ses indemnités de licenciement ? Pas une ligne à ce sujet dans l’accord.

Impensable, inhumain, méprisant pour des salariés qu’on use à coup d’annonces, de revirements de position et de chantage !

C’est la raison pour laquelle les salariés de Mulhouse, impactés par le projet Ebra Services, ont décidé de se mettre en grève dès maintenant, soutenus activement par la FILPAC-CGT.

Celle-ci appelle tous les salariés de L’Alsace solidaires à se joindre au mouvement.

Valérie Noël et sa garde rapprochée traitent les salariés de Mulhouse avec mépris et doivent maintenant stopper la maltraitance psychologique et morale qu’ils exercent, comme sur d’autres salariés du groupe Ebra. Les multiples revirements de positionnement de la part de la DRH groupe doivent cesser.

C’est dans ce but qu’ils exigent :

  • L’intégration à l’accord de l’organisation du travail (horaire, planning de roulements, organisation de la production), l’application de la convention collective de la PQR sans dérogations défavorables et la présentation aux salariés par la direction de ce projet ;
  • La fiche des postes des ADV et leur positionnement géographique dans le pôle alsacien de manière pérenne pour les salariés restants chez l’éditeur

Ceci dans le but d’envisager une projection professionnelle sereine dans cette nouvelle structure.

Les salariés en grève exigent également le respect de l’engagement signé par la direction de la SAP le 19 juin 2018, dans l’accord collectif majoritaire dans le cadre du projet de restructuration industrielle de L’Alsace, faisant état : en cas de nouveau projet de licenciement pour motif économique au sein de la Société l’Alsace,  qui interviendrait dans un délai de quatre ans ( à la date de première présentation du projet au CSE) à compter de la validation du présent accord par la DIRECCTE, les salariés licenciés pour motif économique (départs contraints, à l’exclusion de tout départ volontaire ou d’un commun accord), bénéficieraient de mesures d’accompagnement au moins équivalentes à celles prévues par le PSE contenu dans le présent accord (sous réserve de sa signature et de sa validation par la DIRECCTE).

Si le but affiché de la direction d’Ebra est de faire adhérer un maximum de personnes au projet Ebra Services et que le satellite de Mulhouse permet à 16 salariés (+7 de GRLI) de rester sur place, ce sont pour le moment 17 salariés qui se voient imposer une mobilité (à Strasbourg ou Woippy). La possibilité d’avoir un accompagnement dans le cadre d’une reconversion professionnelle doit être à la hauteur des moyens du groupe Crédit Mutuel donc à minima le copier-coller de celui négocié pour les 73 licenciés de l’imprimerie de L’Alsace en 2018. Si le Crédit Mutuel a su accompagner ce personnel technique avec respect et dignité, comment la direction Ebra de ce jour pourrait-elle justifier une autre posture ?

Le personnel est en souffrance à cause du flou entretenu par la direction et en attente de réponses claires à ses revendications légitimes. Derniers incidents en date, deux interventions du Samu ce lundi à Mulhouse dans des services impactés par le projet Ebra. La CGT somme la direction de prendre ses responsabilités et toutes les mesures nécessaires afin d’éviter un accident plus grave.

Il est hors de question de se précipiter dans la signature d’un accord qui va clairement à l’encontre de la préservation des droits de chacun. C’est le mandat ferme des équipes de Mulhouse.

 

___________________________________________________________________________Mulhouse, le 29 janvier 2020