SGLCE

Le Sénat vote la mort du pluralisme

24 mai 2019

Partagez :
Partager sur Facebook
Partager sur Twitter

Mercredi 22 mai, jour de l’ouverture du débat en séance publique au Sénat du projet de réforme de la distribution de la presse, entre 300 et 400 salariés de la profession se sont rassemblés pour défendre le maintien de la loi Bichet. Loi qui a, depuis 72 ans, fait ses preuves en matière de distribution et qui, à travers ses principes fondamentaux, a permis le pluralisme des idées et des opinions.

Ce pilier majeur de notre démocratie est remis en cause par la réforme de la loi Macron-Riester.

En ouvrant à la concurrence le secteur de la distribution, ce tandem sous-entend que la presse est un produit comme un autre et que la valeur marchande serait plus importante que l’expression et la réflexion intellectuelles des idées.

Ils différencient, pour la distribution de la presse, trois catégories de presse : l’IPG (Information politique et générale), la CPPAP (Commission paritaire des Publications et Agences de Presse) et le hors presse. Pourtant ils participent tous à la péréquation des coûts permettant à chacun d’exister ; et il est très difficile, voire dangereux démocratiquement, de pouvoir décider qui doit ou non éveiller les consciences.

Le système coopératif est vidé de sa substance. La loi du plus fort devient la règle. L’éditeur adossé à de grands groupes financiers décidera du sort des plus petits.

L’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications électroniques et des Postes) devient le régulateur en lieu et place du CSMP (Conseil supérieur des Messageries de Presse) et de l’ARDP (Autorité de Régulation de la Distribution de la Presse). Cette instance est aux mains du pouvoir et ne s’intéresse qu’à la régulation financière. Nous dénonçons, dans une démocratie, toute implication d’un pouvoir, quel qu’il soit, dans les affaires de la presse.

Nous constatons que partout où le gouvernement a la presse à sa botte, il ne s’agit plus d’une démocratie mais d’un pays au régime dictatorial ou totalitaire.

Notre organisation déplore les résultats du vote de la loi par le Sénat. Seul le groupe CRCE (communiste, républicain, citoyen et écologiste) a voté contre !

Notre syndicat, bien conscient des difficultés rencontrées dans ce secteur pourtant essentiel à notre démocratie, continuera de défendre la loi Bichet et ses principes issus du CNR (Conseil national de la Résistance) pour la liberté de la presse, les emplois et les statuts des salariés.

Paris, le 24 mai 2019