Collectif Filpac-Cgt du Pôle presse du Crédit Mutuel

LE CRÉDIT MUTUEL POURSUIT LA CASSE SOCIALE DANS LA PRESSE

17 octobre 2019

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Ces dix dernières années le Crédit Mutuel s’est constitué le premier groupe de presse quotidienne régionale en France (Ebra) sur un bassin de 14 millions d’habitants couvrant 23 départements sur quatre grandes régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne Franche-Comté, Grand Est et Provence Alpes Côte d’Azur). Quotidiennement, il diffuse un million d’exemplaires touchant quatre millions de lecteurs dans sa version papier (dont 600 000 abonnés) et deux millions dans sa version numérique avec plus de 12,5 millions de pages vues. Incontestablement le groupe Ebra, assis sur neuf titres reconnus (dont vous reconnaissez les logos en entête) est un acteur majeur de la presse quotidienne régionale

Le Crédit Mutuel : s’associer pour être plus fort ensemble ?

Appartenir à la Banque Fédérative du Crédit Mutuel (BFCM) devrait être le gage d’avoir un actionnaire aux reins solides et permettre à notre branche presse de procéder aux transformations de process indispensables pour répondre aux nouveaux défis imposés par la mutation de notre lectorat, cela sans casse sociale. La presse connaît une crise structurelle profonde depuis des années et les enjeux, imposés par le numérique, sont vitaux pour le développement de nos activités. L’urgence n’est pas dans la casse de nos métiers ni dans la rationalisation mais bien dans la mutation de notre savoir-faire tout en préservant l’existant. Oser l’innovation n’implique pas de démembrer les entreprises et leurs histoires. La force de la presse quotidienne régionale est son ancrage local, il doit être préservé tout comme ses salariés.

Banque coopérative et mutualiste ?

Appartenir à la BFCM devrait être synonyme de valeurs fortes ancrées autours de l’humain, de la solidarité et de coopération et non de comptes à rendre aux actionnaires. Pourtant, dans la branche presse, le traitement social n’est de loin pas à ce niveau. En dix ans, ce sont quasiment 4000 salariés qui ont quitté nos journaux. Six imprimeries ont été fermées (La Tribune, PAM, Liberté de l’Est, Journal de Saône-et-Loire, Républicain Lorrain, L’Alsace), des éditions supprimées, des agences locales regroupées ou fermées, des services mutualisés ou externalisés et la casse se poursuit. C’est maintenant 386 salariés qui vont être licenciés et leurs activités transférées vers une nouvelle société à bas coût socialement. L’unique objectif de ce projet est l’économie de personnel et la casse des statuts existants. Le démantèlement de nos entreprises doit cesser. L’atteinte de l’équilibre comptable dans nos titres ne doit plus se faire en baissant la masse salariale. Que restera-t-il de nos entreprises de presse à terme ?

Une banque à qui parler ?

Appartenir à la BFCM doit être l’assurance d’avoir un dirigeant à qui parler et qui sait écouter. Ce qui a fait la richesse de la presse c’est la production d’information de qualité par des salariés compétents et reconnus pour cela. Le changement d’habitude de nos consommateurs ne peut pas être le prétexte à niveler toute cette qualité vers le bas, à moindre coût. Bien au contraire. Par la diffusion de ce tract, les salariés issus de tous les journaux du groupe Ebra entendent vous interpeler sur la responsabilité partagée de l’avenir de l’outil citoyen que représente la presse régionale.

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