Filpac-Cgt
Intervention de Marc Jarnoux, secrétaire général du syndicat Ouestmédias-com Cgt
24 avril 2018
Durant ces trois demi-journées, nous avons pu débattre de ce qui nous rassemble en oubliant, pour un temps et dans l’intérêt de notre CGT, ce qui parfois nous divise.
Comme le disait hier Jean-Michel dans son intervention de bienvenue l’essentiel est bien qu’à l’issue de nos débats, nous soyons unis et rassemblés pour résister à l’offensive de ce gouvernement et du patronat.
La stratégie patronale est bien celle de la division des travailleurs, de leur mise en opposition quand il s’agit de l’emploi, de leur statut social, de leur ethnie ou de leur religion.
En asséchant sciemment au nom du numérique, les charges de travail en termes d’impression, ils cherchent uniquement à instaurer la mise en concurrence des travailleurs de nos secteurs afin de mettre à bas nos statuts et nos aquis.
C’est mal nous connaître et surtout c’est méconnaitre notre longue histoire syndicale qui s’est forgée sur des liens de solidarité indéfectible.
Notre comité général s’est tenu dans une période de conflictualité sociale des plus importantes. Vos interventions l’ont démontré : le nombre de luttes menées est en pleine explosion et la tension sociale ne cesse d’augmenter.
Ni grand soir, ni révolution permanente, notre action syndicale se mène dans les entreprises à partir de la réponse aux besoins des travailleurs et donc de leurs revendications.
Elle ne se situe ni dans les discours, ni dans les invectives mais dans notre capacité à créer le rapport de force pour imposer au patronat dans le plus grand nombre de lieux de travail la revendication sociale.
La première table ronde a apporté suffisamment d’exemples de victoires concrètes de notre camp pour redonner confiance à toutes celles et ceux qui doutaient de la portée du syndicalisme dans les luttes ancrées en entreprise et dans les territoires.
Nous avons besoin pour inverser durablement le rapport de force d’ouvrir des perspectives de transformation sociale au monde du travail.
Nos repères revendicatifs confédéraux élaborées par les organisations du CCN, comme nos propositions sur les 32h, ou encore celle sur notre code du travail du 21e siècle doivent être diffusée largement si nous voulons que les salariés de ce pays s’en emparent et fassent leur ce changement de société.
Ce travail de propagande syndicale sera d’autant plus conséquent et efficient que le nombre de militantes et militants qui le portera, sera important.
Le renforcement de notre organisation syndicale est en cela indispensable et je dirais même plus vital.
Certes, les dernières ordonnances « macronienne » nous privent de moyens syndicaux importants et risquent, si nous n’y prenons garde, de nous éliminer dans certaines entreprises.
C’est pourquoi nous devons prendre des dispositions en la matière et celles formulées par Nicolas sont de nature à y répondre.
Le travail de la direction fédérale entrepris avec l’UGICT, les autres fédérations, et les territoires sont de nature, à partir de plans de syndicalisation ciblés et de moyens mutualisés, à renforcer notre organisation syndicale.
Nos syndicats doivent être à l’image de la composition du salariat de nos secteurs. Sortons de nos bastions pour aller à la rencontre des catégories de salariés qui nous paraissent éloignées, des travailleurs des TPE et des PME, des indépendants, des sous-traitants et des intérimaires.
Je gage que la fédération fournira le matériel et les moyens nécessaires pour aider à ce déploiement syndical.
Nos champs professionnels ne sont pas amenés à disparaître, bien au contraire. Ils sont en pleine mutation, comme l’ensemble du monde du travail.
La force de notre syndicalisme CGT est d’avoir su s’adapter aux évolutions sociales, quel qu’en soit la nature, sans jamais perdre le cap de son objectif de transformation sociale.
C’est au syndicalisme de s’adapter aux salariés et non l’inverse. C’est ce que nous pratiquons avec succès ici à Ouestmédia-com.
Comme l’a évoqué Julien, la pérennité de notre fédération passe par le développement de nos syndicats et le renouvellement des cadres syndicaux et nous devons dès à présent préparer son avenir en investissant dans de jeunes camarades, en féminisant notre direction et en faisant en sorte qu’elle soit le reflet le plus juste de la composition de nos syndicats.
Camarades, comme je l’indiquais au début de mon intervention, nous sommes peut-être à l’aune de mobilisations sociales majeures.
Le 19 avril, l’ensemble des professions seront dans la rue pour stopper la politique ultra libérale de Macron et de sa clique de marcheurs patronaux.
Nous devons débattre avec les salariés dans toutes les entreprises sur la nécessité d’arrêter la production et à lancer des arrêts de travail dans tous nos secteurs.
Je finirais en citant Georges Seguy qui décrit dans un de ses livres Mai 68 : « Pour que l’étincelle mette le feu aux poudres, il fallait qu’il y ait une réserve de poudre assez importante pour provoquer une telle explosion. »
Alors camarades en 2018 mettons le feu aux poudres !
Vive la Filpac-Cgt, Vive la CGT et Kénavo !