Union Fédérale des Retraités

ENSEMBLE N°98

20 mars 2021

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Sombre bilan…

Qui du virus ou du pouvoir est pour nous le plus menaçant ?

Ce virus invisible qui hante nos esprits et nos corps, qui parfois détruit ou prend la vie d’êtres chers ou ce pouvoir qui ne veut pas choisir l’intérêt général car des intérêts particuliers ont placé à sa tête des valets arrogants et méprisants dont la pérennité ne dépend que de leur faculté à faire accepter l’inacceptable ?

Un pouvoir jupitérien qui n’entend plus les représentants du peuple, encore moins son peuple, avec la création d’un conseil de défense et d’un conseil scientifique composés de personnes non élues mais qui décident sans en discuter auprès des représentants d’un peuple malmené psychologiquement par une information dominée par ceux-là même qui ont mis leurs valets au pouvoir.

Après l’état d’urgence contre les attentats, nous avons un état d’urgence sanitaire, confinement, couvre-feu, limitation des déplacements privés.

Les cinémas et les théâtres sont fermés mais les trains son bondés.

Les transports, insuffisants et inadaptés, imposent et soumettent les usagers à des risques sanitaires de contamination que le pouvoir réfute, mais qu’il avance lorsqu’il s’agit d’épanouissement personnel.

Les institutions républicaines sont méprisées et malmenées et leur éviction au profit d’officines privées pour les attribution de missions ou de marchés relevant de l’État devient la règle.

La pauvreté revient au galop sous les coups d’éperon de la grande bourgeoisie et les Restos du cœur voient arriver de nouveaux demandeurs. Des soupes populaires sont organisées pour venir en aide aux étudiants qui faisaient des « petits boulots » pour payer leurs études, boulots que les règles sanitaires, confinement et couvre-feu ont réduits à néant.

Les retraités, dont les pensions sont bloquées depuis plusieurs années, viennent aussi grossir les rangs de la pauvreté, eux que ce pouvoir place dans les « nantis » de notre société.

De l’argent, il y en a, puisque les riches s’enrichissent quand le peuple s’appauvrit. Des milliards sont distribués. Il faut sauver l’économie, les entreprises, le tissu industriel, nous dit-on, pour sauver des emplois, alors l’argent circule dans les temples de la finance, les entreprises sont abreuvées, les dividendes pleuvent, les licenciements fleurissent et le CAC 40 bat des records. La Sécurité sociale est asséchée par les exonérations multiples accordées aux employeurs pour préserver des emplois que, en vérité, ils détruisent. Cet acharnement à détruire notre modèle social pour y gommer ce qu’il reste encore de notions solidaires ne s’explique que par la volonté d’un système inégalitaire d’asseoir davantage sa domination sur l’économie nationale.

Nous avons affaire à des prédateurs de la pire espèce, celle qui méprise les autres, qui nous ment et qui n’a qu’un objectif : replonger les peuples qui s’émancipent dans l’indigence et la misère dont ils ont pu, pour un temps, s’affranchir.

Profitant d’une Sécurité sociale qu’on veut nous supprimer, les laboratoires pharmaceutiques ont construit leurs fortunes. Afin de gaver leurs actionnaires, ils ont supprimé des milliers d’emplois de chercheurs, ce qui fait qu’aujourd’hui la France ne sait plus fabriquer un vaccin contre ce virus.

Cette sournoise pandémie a mis l’accent sur les insuffisances patentes de notre système public de santé, sapé par des décennies de réductions de moyens financiers, de personnel, et de fermetures d’établissements. Insuffisances dénoncées mais non prises en compte par le pouvoir et non relevées par des médias au service de leurs propriétaires.

La dégradation de nos services publics a aussi été mise en lumière par cette crise sanitaire qui demandait des structures d’accueil en rapport avec les besoins et non pas des besoins qui s’adaptent à la pénurie.

Bon, j’arrête, mais j’aurais encore beaucoup à dire, l’énumération de tous ces méfaits me donne la nausée et me remplit d’effroi, j’ai l’impression que tout s’écroule et que, si nous laissons faire, ce n’est pas une dette que nous laisserons derrière nous, comme le prédisent ceux qui nous veulent du mal, mais une société dévastée, un peuple pillé, rançonné et, qui plus est, victime d’un virus et d’un climat pourri.

Un peu d’espoir cependant, tous les jours, des organisations politiques, syndicales ou citoyennes manifestent contre la privatisation des biens publics et condamnent la conduite infâme de ce pouvoir en place qui brade notre patrimoine. Si ces actions ne font pas les titres de nos médias, pour autant elles existent.

Des gens crient leur désaveu sur la place publique, faisons-le savoir et mêlons-nous à cette protestation, pour qu’elle devienne tonitruante et assourdissante, pour qu’elle résonne au plus profond de toutes les composantes – même les plus récalcitrantes – de notre société.