Organisations internationales et syndicales du monde entier
Déclaration de Tunis : la communauté internationale appelée à agir pour la Palestine
24 janvier 2018
Article paru le 21 janvier 2018 dans l’hebdomadaire RÉALITÉS Online
La grande conférence de soutien au peuple palestinien a été clôturée à Tunis samedi 20 janvier 2018, en présence de nombreuses organisations internationales et syndicales du monde entier. À l’issue des travaux de cette rencontre, la Déclaration de Tunis a été rendue publique. « Tous les gouvernements et toutes les instances internationales doivent assumer leur responsabilité vis-à-vis de la violation du Droit International par l’État sioniste. La décision de Donald Trump, président américain, sur le transfert de l’ambassade des États-Unis à Tel-Aviv est dangereuse », peut-on lire dans la Déclaration qui a été lue par Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT).
Il s’agit, selon les termes de la Déclaration, d’un indicateur dangereux et révélateur de l’intention de l’État sioniste d’étendre son territoire. Une telle initiative transformera le conflit en une guerre des religions, attisant les violences et mettant à mal les efforts pour la paix dans la région.
La Déclaration de Tunis appelle, dans ce contexte, la communauté internationale à réagir face à la violation du Droit International et des Droits de l’Homme par Israël, les appelant également à prendre les dispositions adéquates face à cela. L’Assemblée Générale de l’ONU a également été interpellée dans la Déclaration de Tunis : elle est appelée à garder intouchable le statut de Jérusalem. « Les organisations syndicales du monde entier et celles qui défendent la liberté doivent doubler leurs efforts afin de protéger les valeurs de la justice et de l’équité. Elles doivent rejeter les politiques appelant à la violence et appeler à la fin de l’occupation israélienne de la Palestine. La décision de Donald Tump est unilatérale et injuste. Elle traduit le soutien du président américain à l’État Hébreux. Il faut, par ailleurs, mettre fin à la discrimination subie par les travailleurs palestiniens », peut-on encore lire dans la Déclaration de Tunis.
Tunis, le 20 Janvier 2018
Déclaration de TunisDans un acte sans précédent, le président américain Donald Trump a annoncé le transfert de l’ambassade des Etats Unis à la ville de Jérusalem, déclarant par la même qu’elle est la capitale d’Israël. Ayant à l’esprit les principes et le texte de la Charte des Nations Unies qui appellent à l’irrecevabilité de la spoliation des territoires par la force, Compte tenu du statut spécial de la ville de Jérusalem et du respect et de la protection de sa diversité religieuse, spirituelle et culturelle unique, et conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies, en particulier les résolutions 242 (1962) et 478 (1980), Eu égard à la violation choquante du droit international et des conventions conclues, y compris les résolutions du Conseil de Sécurité, et vu le défis de la volonté de la communauté internationale exprimée par ses divers États, peuples, dirigeants politiques et spirituels et organisations régionales et internationales, En réaction à la forte désapprobation qui a saisi la majorité des pays du monde suite à l’adoption de cette décision arrogante, qui constitue une atteinte aux sentiments des peuples de la région et de par le monde, Vu le flagrant parti pris à l’égard de l’occupation israélienne et l’incitation à la persistance de la reconnaissance de la légitimité internationale et la poursuite des violations commises contre le peuple palestinien, ce qui menace les efforts visant à parvenir à un règlement juste de la cause palestinienne et à instaurer une paix durable au Moyen-Orient, Les participants à la Rencontre Syndicale Internationale sur la Palestine réunis à Tunis le 20 janvier 2018 : a- Condamnent la décision unilatérale du président américain et la considèrent comme un parti pris avéré en faveur de l’occupation israélienne, ce qui délégitime le rôle des États-Unis dans le processus politique et son statut de médiateur dans le processus de paix au Moyen-Orient. b- Louent la position de la communauté internationale rejetant cette décision injuste, exprimée par les différents États à l’occasion de l’Assemblée Générale des Nations Unies tenue le 22 décembre 2017 réaffirmant le statut spécial dont jouit la ville de Jérusalem. c- Considèrent que cette décision est injuste ne pouvant procurer aucune légitimité à Israël pour Jérusalem, ville sacrée chez les trois religions déistes ce qui a incité le Conseil de Sécurité d’exiger à Israël de respecter sa décision 478 de 1980 lui interdisant d’occuper Jérusalem. d- Alertent que cette décision injuste est un grave signal annonçant qu’Israël poursuit son projet d’établissement d’un État exclusivement Juif, menaçant de transformer le conflit en Palestine d’un conflit politique dont la solution est basée sur le règles du dialogue, de la négociation et l’arbitrage du droit international en un conflit religieux qui alimente l’extrémisme, l’intolérance et la violence et sape les efforts visant à accélérer la reprise du processus de paix conformément aux exigences du droit international et aux accords conclus, en particulier les résolutions du Conseil de Sécurité. e- Affirment leur solidarité avec le peuple palestinien dans sa résistance contre la politique d’occupation et d’annexion des territoires palestiniens par Israël et appellent à la cessation de la discrimination à l’égard des travailleurs palestiniens et de l’exploitation continue des ressources naturelles des territoires occupés et à l’arrêt de la politique d’expulsion systématique de la population palestinienne et de ségrégation dont la construction du mur de séparation est l’illustration la plus choquante. f- Appellent tous les gouvernements du monde et les instances internationales pertinentes à assumer leurs responsabilités envers la violation du droit international relatif aux droits de l’Homme par Israël et à prendre les mesures politiques et économiques appropriées pour l’obliger à s’aligner à la volonté de la communauté internationale de mettre fin à l’occupation de la Palestine et à la résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies réclamant l’inviolabilité du statut juridique de Jérusalem et l’activation des règles impératives du droit international humanitaire. g- Louent la position de la Confédération Syndicale Internationale appelant à mettre fin à l’occupation israélienne des territoires palestiniens et à reconnaître le droit des palestiniens à édifier leur Etat indépendant et pleinement souverain, et exhortent l’ensemble des organisations syndicales du monde, les forces éprises de liberté, de justice sociale défendant l’émancipation des peuples et toutes les forces démocratiques à intensifier leurs efforts pour faire respecter les principes de justice et d’équité et rejeter les politiques de la violence et l’imposition du fait accompli. *) Les participants étaient : Union Générale des Travailleurs Algériens, UGTA – Algérie ; Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie, CGATA – Algérie ; La Confédération des Syndicats Allemands, DGB – Allemagne ; General Federation of Bahrain Trade Unions, GFBTU – Bahrein ; Fédération Générale du Travail de Belgique, FGTB – Belgique ; Egyptian Democratic Labour Congress, EDLC – Egypt ; Confederación Sindical de Comisiones Obreras, CC.OO – Espagne ; Confédération Française Démocratique du Travail, CFDT – France ; Confédération Générale du Travail, CGT – France ; Trades Union Congress, TUC – Grande-Bretagne ; General Federation of Iraq Trade Unions, GFITU – Iraq ; Confederazione Generale Italiana del Lavoro, CGIL – Italia ; Unione Italiana del Lavoro, UIL – Italia ; General Federation of Jordanian Trade Unions, GFJTU – Jordan ; Confédération Démocratique du Travail, CDT – Maroc ; Union Générale des Travailleurs du Maroc, UGTM – Maroc ; Union Marocaine du Travail, UMT – Maroc ; Confédération Libre des Travailleurs de Mauritanie, CLTM – Mauritanie ; Confédération Générale des Travailleurs de Mauritanie, CGTM – Mauritanie ; The Norwegian Confederation of Trade Unions, LO – Norway ; General Federation of Oman Trade Unions, GFOTU – Oman ; The Palestinian General Federation of Trade Unions, PGFTU – Palestine ; Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal, CNTS – Sénégal ; L’Union Générale Tunisienne du Travail, UGTT – Tunisie ; L’Organisation de l’Unité Syndicale Africaine, OUSA ; Arab Labor Organization, ALO ; International Transport Workers’ Federation, ITF ; CSI ; CSI- Monde-Arabe ; CSI-Afrique. |
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