Filpac CGT / Syndicat CGT Papeteries de Condat
Condat, le double jeu de la direction
6 novembre 2025
• Le Lardin Saint-Lazare, le 6 novembre 2025
À croire que la seule ambition de la direction de Condat est de précipiter les salariés de la papeterie dans la précarité. Elle n’a rien trouvé de plus subtil que de convoquer un CSE extraordinaire le 7 novembre : précisément le jour où une délégation de la Filpac CGT devait rencontrer la Région pour présenter la SCIC, la seule capable de sauver les emplois et l’activité du site. Quelle urgence justifiait ce choix ? Aucune. Ce CSE aurait très bien pu se tenir la semaine suivante, sans bouleverser l’ordre du monde.
Mais la direction, soudain, se découvre une hâte : barrer la route à la SCIC. Elle ne veut pas que Condat lui survive. Elle ne veut pas qu’une usine reprise en main par ses salariés prouve, par la simple efficacité, ce qu’elle-même n’a plus compris : le métier, le marché et l’avenir du papier. Pour la Filpac CGT, ce CSE extraordinaire est une perte de temps, certes. Mais une perte de temps révélatrice : la direction reconnaît, malgré elle, la crédibilité du projet qu’elle tente de saboter.
La SCIC dérange la direction
Quand la délégation a présenté la SCIC au délégué interministériel à Bercy, l’écoute fut attentive et les réactions vives. À tel point que la Région avait fixé ce rendez-vous du 7 novembre pour approfondir la discussion. Ce rendez-vous était décisif : cent fois plus utile qu’un CSE qui n’a d’« extraordinaire »
que le nom. La Filpac CGT voulait y défendre la SCIC, convaincre la Région de soutenir un projet solide, cohérent, indispensable.
Rappelons que les propriétaires de Condat doivent encore 7 millions d’euros à la Région. Une somme légitimement réclamée. Mais faut-il vraiment sacrifier tout un pan de la Dordogne pour 7 millions ? Est-ce là le prix d’un territoire, de ses travailleurs, de sa dignité ?
Si ces 7 millions, une fois récupérés, étaient réinjectés dans la SCIC, ils ne s’évaporeraient pas dans les dividendes d’actionnaires repus et lointains. Ils serviraient à reconstruire un avenir, à maintenir 200 familles dans la dignité du travail, pas dans la survie administrée des aides sociales.
La seule constance est d’entraver
La direction de Condat, elle, joue un autre jeu :
celui des coups bas et des manœuvres de couloir. Elle prétend, lors de ce CSE, « informer » sur un projet d’appel d’offres pour la reprise de l’usine. Mais comment accorder le moindre crédit à une direction dont la seule constance est d’entraver, séance après séance, le seul projet sérieux et assumé : celui de la SCIC portée par les salariés eux-mêmes ? Les élus de la Filpac CGT ont donc été contraints de reporter leur rencontre avec la Région pour assister à ce CSE inutile. L’urgence, pour la direction, est clairement le pourrissement : ce terreau où s’enracinent le fatalisme et la résignation.
L’urgence, pour la Filpac CGT, est toute autre : permettre aux salariés de regarder l’avenir sereinement et de travailler dans la dignité.
Avenir, ambition, sérieux : autant de mots que la direction semble ignorer, mais que les salariés, eux, n’ont jamais cessé de porter.


