Filpac CGT / Syndicat CGT Papeterie Condat
Condat est à vendre
14 octobre 2025
• Montreuil, le Lardin Saint-Lazare, le 14 octobre 2025
La Filpac CGT, elle, ne solde ni ses valeurs, ni ses convictions. Avec le cabinet Progexa, elle prépare un plan de reprise solide fondé sur la création d’une Société coopérative d’intérêt collectif (Scic). Une première dans le monde de la papeterie. Objectif : sauver l’usine, préserver les emplois et redonner aux travailleurs la maîtrise de leur outil de travail.
Le plan sera présenté jeudi 16 octobre, à partir de 11 heures au Centre socio culturel du Lardin.
Lundi, lors d’un CSE extraordinaire, Dominique Bernard, nouveau directeur, a lâché la nouvelle : Condat est à vendre. « Il est missionné par l’actionnaire pour trouver un repreneur avant le 31 décembre », explique Philippe Delord, délégué Filpac CGT.
Depuis septembre, les 202 salariés vivent au rythme des bruits de couloir et des machines qui tournent au ralenti. La dernière ne produit plus que vingt jours par mois. Le carnet de commandes fond comme neige au soleil, et tout le papier file en Espagne, comme si la Dordogne n’était plus digne d’accueillir une industrie. Lecta, le propriétaire, vide les stocks avant de vider les lieux, et les vies.
Mais la Filpac CGT refuse d’assister à cette mise à mort de Condat. Elle se bat pour l’emploi, le savoir-faire et la dignité du travail français. Car Condat, ce n’est pas qu’une usine : c’est une artère vitale, un souffle collectif, une mémoire ouvrière.
En 2023 déjà, un plan de sacrifice de l’emploi (PSE) avait rayé 105 salariés d’un trait de plume. À peine 45 ont retrouvé un emploi stable ; les autres vivent d’expédients, oscillant entre CDD et France Travail, dans une région où Périgueux et Brive sont à plus de quarante kilomètres.
Voilà donc le progrès selon les stratèges de salon : des usines fantômes, des villages éteints et des vies suspendues. Quand l’usine s’asphyxie, c’est tout un pays qui se vide : les classes ferment, les services publics s’effacent, les villages s’éteignent, et les ministres intérimaires regardent leurs cartons en se demandant s’ils doivent les vider ou non…
Mais qu’ils se rassurent : tant qu’il restera une cheminée debout à Condat, une main se lèvera.
Car la Filpac CGT ne laissera pas mourir en silence ce qui fait battre le cœur d’un territoire. •