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Avec Smurfit Westrock : dézinguage social partout, investissements : nulle part

15 décembre 2023

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• Montreuil, le 13 décembre 2023


ALFA D’AVIGNON : UN CARNAGE PROGRAMMÉ

Alfa d’Avignon a le tort de ne plus correspondre aux standards des papeteries d’aujourd’hui. Alfa d’Avignon a le tort d’employer 55 salariés pour ne produire que 75 000 Tonnes. Alfa d’Avignon a le tort d’avoir des ratios de rentabilité en dessous des attentes du groupe Smurfit-Kappa.

Alors cela fait plus de 10 ans que le Groupe n’investit pas dans cette papeterie, dans laquelle il ne croit plus, la condamnant inexorablement vers une fermeture programmée. Malgré le désintérêt de nos dirigeants pour cette entreprise et par extension, malgré les difficultés qu’elle rencontre du fait de ce manque d’investissement, Alfa d’Avignon a tout de même généré 50 millions d’euros de bénéfice sur les dix dernières années. Elle est donc rentable… mais pas assez !

Au moment où la fusion avec Westrock a été annoncée (ce qui fera de nous le premier groupe papetier mondial avec 54 milliards de dollars de chiffre d’affaires par an) c’est la douche froide pour Alfa d’Avignon avec l’annonce de sa fermeture. La méthode est extrêmement violente ! Juste avant les vacances de Noël ! S’il n’y a pas de bons moments pour annoncer ce genre de nouvelles, il y en a de moins mauvais que d’autres et celui-là était le pire, mais dans leur précipitation à vouloir fermer vite et mal, les promoteurs du wellbeing for life n’ont que faire des traumatismes qu’ils provoquent.

Ensuite, pour l’occasion, parce que le DRH de la division papier recyclé et la Directrice générale de SKPRF n’ont pas eu le courage d’affronter le regard des salariés qu’ils vont jeter à la rue, ils ont embauché un « fossoyeur », comme spécialiste des fermetures. Nous ne savions pas que c’était un métier, apparemment si ! Les représentants des salariés, qui tentent de négocier cette fermeture au moins mal, se retrouvent devant un « leurre », qui n’a aucun pouvoir décisionnaire, ils parlent avec un courant d’air comme une marionnette qui ne s’anime qu’au travers des ventriloques qui se cachent en coulisse. « Panacloc » au service de la casse sociale ! Les questions que les représentants posent restent sans réponses, leurs interlocuteurs se sentant à peine concernés. Eux, n’attendent qu’une chose : la fin de la procédure pour percevoir leur « prime à la casse » !

Nos collègues d’Alfa tentent par tous les moyens de survivre, cherchent des solutions, notamment au travers de la création d’une société coopérative de production (SCOP), ce qui leur permettrait de reprendre et de faire prospérer eux-mêmes l’entreprise, mais ils en sont empêchés par leur Direction qui ne permet pas au cabinet mandaté pour étudier cette possibilité, d’accéder aux salles de réunion.
Il faut fermer ! Il ne faut pas qu’Alfa survive !
Pour décourager les salariés d’Alfa et leurs représentants dans leurs tentatives de lutter pour leur survie, la Direction ordonne de retirer tous les panneaux indicateurs aux alentours de l’usine qui permettent de s’y rendre. Certains ont été découpés à la meuleuse ! Procédé digne de la Camorra ! Pathétique !

Aujourd’hui, nos copains d’Alfa ne renoncent pas et se battent tout en conservant leur dignité, dans des conditions inacceptables imposées par la Direction locale !
Ils en sont où ?

La prime supra conventionnelle est à ce jour de 1 000 € pour moins de 10 ans d’ancienneté et ira jusqu’à 5 000 € pour un salarié ayant plus de 30 ans d’ancienneté. Un salarié ayant 20 ans de bons et loyaux services percevra 14 000 € conventionnels et 3 000 € de bonus avant de prendre la porte. En comparaison lors de la fermeture de la papeterie de Nanterre, il y a 12 ans déjà, un salarié avec 20 ans d’ancienneté partait avec plus de 44 000 €.

N’oublions pas que si nos camarades d’Avignon en sont là, c’est parce que le groupe l’a décidé en laissant crever cette entreprise à petit feu en n’investissant pas. Le seul investissement qu’il y a eu, a été financé par la région, pardon, par nos impôts. Le groupe est le premier responsable de cette situation et il doit en assumer la responsabilité !
Lors de la pandémie du Covid 19, alors que personne ne savait en mesurer l’impact, les collègues d’Alfa étaient comme nous, en première ligne, à l’aveugle, avec un masque et deux ou trois conneries pour se protéger, pour que le groupe prospère. Lorsque le groupe a eu besoin d’eux, les salariés d’Alfa ont répondu présent !
Maintenant les salariés d’Alfa ont besoin du groupe, à lui de renvoyer l’ascenseur !

Que chacun d’entre nous prenne juste 5 minutes et essaie de se mettre à la place de nos collègues d’Alfa, comment vivreriez-vous ça à la veille de Noël ? Comment l’annonceriez-vous à vos proches ? Comment vous projetteriez vous dans l’avenir ? Imaginez… Seulement 5 minutes !

Pouvons-nous laissez notre groupe qui a enregistré un bénéfice net de 945 millions d’euros en 2022 se comporter ainsi envers les 55 salariés d’Alfa d’Avignon ?

Nous demandons que le futur premier groupe papetier mondial, qui en est à ce niveau aujourd’hui, grâce aux milliers de salariés qui ont œuvré pour lui assurer cet essor exceptionnel, y compris ceux d’Alfa d’Avignon, revienne à la raison en accompagnant les salariés qui vont perdre leur emploi, avec des mesures à la hauteur de ce qui a déjà été fait, notamment à Nanterre.

À défaut, les entreprises Françaises Smurfit Kappa, SKF, SKPRF et SKCP et BIB se tiennent prêtes à un mouvement massif de protestation sans précédent dans l’hypothèse où elles ne seraient pas entendues.