Section syndicale des retraité-e-s Filpac Cgt de Perpignan

Adresse au Président de la République

22 novembre 2018

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En 1939 l’Allemagne nazie envahit la France. Des hommes très résolus rejoignent le Général en Angleterre, d’autres entrent en résistance. Certains d’entre-deux rédigent le texte du Conseil National de la Résistance, qui sera mis en place en 1945.

Le programme du C.N.R. est très empreint de rénovation sociale sous l’influence du Parti communiste.

La France est exsangue, il faut tout reconstruire. Alors les Français se sont mis au travail, sans se poser la question de savoir s’ils étaient « fainéants », « cyniques », des « planqués », des « illettrés », des « Gaulois réfractaires », ou des « profiteurs ». Ils se sont donnés corps et âme pour faire de la France un pays respecté dans le monde.

Notre système social était unique, nous n’avions pas besoin de mutuelles, la sécurité sociale suffisait, ce qui augmentait notre pouvoir d’achat. À cette époque, les actionnaires se contentaient de 4 à 5 % d’intérêts. Lorsqu’une entreprise était dans le rouge, ils mettaient la main au portefeuille, ce qui permettait aux patrons de moderniser leurs entreprises, de prospérer, voire d’embaucher. Tout le monde y trouvait son compte…

Pendant la campagne vous avez trompé les électeurs. Vous avez dit aux retraités que la C.S.G. serait augmentée de 1 point à 7, il aurait été plus honnête de leur dire « la C.S.G. sera augmentait de 26 % ».

Taxe immobilière : Vous avez dit « d’ici la fin de 2017, plus personne ne paiera cette taxe ». Après votre élection, on apprend que ce sera supprimé sur 3, voire sur 4 ans.

Pour les résidences secondaires, elle serait maintenue et la taxe foncière pourrait augmenter. Ce n’est pas vous faire injure de vous rappeler qu’une partie des Français ont voté pour vous, n’ont pas voté pour votre programme, mais contre le Front national.

Votre Premier ministre nous a dit « on n’augmentera pas les impôts ». Nous ne savons pas quelle différence il fait entre taxes, impôts ou augmentations des prix.

Pour nous, cela veut dire la même chose c’est de l’argent qui sort de nos poches.

Depuis le 1erjanvier 2018 :

Taxe sur les alcools forts, taxe sur les boissons sucrées, taxe sur le gasoil +18 %, taxe sur le paquet de cigarettes en 3 ans +43 %, contrôle technique +20 %, le gaz +17 %, mutuelle +2 %, autoroutes +2 %, le péage, pour traverser le viaduc de Millau on passe de 7 à 8.30 euros +20 %.

D’autres lois « malfaisantes » ont été votées.

Suppression des contrats aidés. Plafonnement des indemnités prud’homales, maximum 20 mois.

Pour certains travaux réalisés dans une résidence principale, le crédit d’impôt qui était de 30 % est passé à 15 % puis supprimé depuis le 1erjuillet, le fioul domestique a augmenté de 26 %.

Les A.P.L. sont diminuées de 5 euros par mois.

Les associations de consommateurs verront leurs subventions de l’État amputé de 40 %.

Chaque député touchait une somme d’argent, dite réserve ministérielle, qui lui permettait de subventionner des associations dans son canton. Cette prime est supprimée. Quant à l’alimentation…

Après 4 années sans augmentation de nos pensions (vous étiez ministre aux Finances), comme Président, vous nous avez augmentait la C.S.G. de 26 %. Vous avez même dit « grâce à vous, nous donnerons du pouvoir d’achat à vos enfants et vos petits enfants, là c’est “cynique”.

Lors d’une de vos séances de serrement de mains, une retraitée vous a invectivé en vous disant “j’ai cotisé toute ma vie pour ma retraite”, vous lui avez répondu “Non Madame, vous avez cotisé pour ceux qui étaient en retraite” ce qui est vrai. Comment de votre propre chef vous avez fait exactement le contraire en baissant le pouvoir d’achat des retraités au profit des actifs ? Les augmentations de salaire se sont toujours faites entre salariés et patrons et non pas en déshabillant Pierre pour Paul.

Le Premier ministre crie haut et fort qu’il y a 30 ans les retraités gagnaient moins que les actifs, aujourd’hui ils gagnent plus. Est-ce les retraités qui gagnent trop ou les actifs qui sont sous-payés ?

Si on en est arrivé là c’est qu’aujourd’hui un salarié qui trouve du travail est payé au SMIC. Le plus grave c’est qu’il est dit qu’en 2035 les retraités gagneront moins que les actifs, la pauvreté n’est pas près de disparaître.

Monsieur le président d’un geste large vous nous octroyez une augmentation de 0,3 % pendant deux ans. Cela représente en moyenne 4 euros par mois ! Comment pouvez-vous avoir une telle aversion envers des femmes et des hommes qui ont, pour certains, travaillé plus de 50 ans ?

Rupture conventionnelle collective : elle séduit de plus en plus les entreprises. Depuis le 1erjanvier 2018, 9000 ruptures, de plus qu’au 1ertrimestre de 2017, ont été signées. Elle accentue le chômage en permettant de licencier sans passer par les prud’hommes.

Si vous n’aimez pas la France d’en bas, pour la France d’en haut rien n’est trop beau.

En 2017, les actionnaires du CAC 40 se sont partagé 94 Mds d’euros. Vous jugez que ce n’est pas assez, vous supprimez l’ISF, le flat tax, le mix tax soit une perte de 16 Mds d’euros pour l’État, sans compter les niches fiscales 150 Mds d’euros par an. En 1981 le taux d’imposition moyen des plus riches était de 65 % pour l’ensemble des pays de l’OCDE. Il est aujourd’hui de 32 % et 30 % pour la France.

Vous avez dit aux Français que c’est le seul moyen pour que les entreprises prospèrent, créent de la richesse, et, embauchent.

Rien de cela n’a été réalisé, le chômage ne recule pas, l’inflation est de 2,3 %, les riches sont de plus en plus riches, les pauvres de plus en plus nombreux.

Vous allez présenter la nouvelle loi sur les retraites, elle doit être égale pour tous. Le sera-t-elle pour tous au même âge, y compris les sénateurs, députés, militaires… ?

La réversion pour les veufs-veuves sera-t-elle maintenue ? Remettrez-vous la demi-part aux veuves ?

Lorsque vous prenez la parole, à l’étranger, vous avez souvent une petite phrase assassine envers les Français. Ne pensez-vous pas que si un industriel étranger avait l’intention de s’établir en France, de le décourager de venir dans un pays où il n’y a que des “fainéants, illettrés…”

Vous deviez, avec madame Merkel, remettre l’Europe sur les rails. Aujourd’hui elle est à la dérive. À force de prendre les Européens pour des laissés pour compte, nous risquons, en 2019, de voir l’Europe aux mains des populistes.

Georges CONGI
27 septembre 2018