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NON ! Les retraités ne sont pas des nantis !

14 mars 2018

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Depuis maintenant 5 années, les retraités et personnes âgées subissent de très nombreuses attaques et voient leurs conditions de vie se dégrader inexorablement et de manière durable.

Cela fait maintenant 5 ans que nous vous alertons régulièrement, au moins 2 fois l’an, sur ce que vivent les retraités et personnes âgées du département.

Depuis 5 ans, les retraités et personnes âgées que nous représentons et que nous sommes sont stigmatisés, montrés du doigt, traités de tous les noms.

Nous serions des nantis, ne serions pas solidaires, abuserions du système.

Peut-on considérer comme nanti, un retraité qui vit avec moins de 1000€/mois ?

A ce que l’on sache, avec de tels revenus, nous ne sommes pas soumis à l’ISF, loin s’en faut.

Pourtant depuis 5 ans, nos pensions n’ont été revalorisées que de 0,9%. Cela ne suffit même pas à combler le coût de la vie durant cette même période, selon les chiffres de l’INSEE.

Il en manque un p’tit peu…

Notre pouvoir d’achat recule année après année, du fait de la non revalorisation de nos pensions et des hausses diverses et variées que nous subissons comme l’ensemble de la population française (énergie, carburant, forfait hospitalier, …). De plus, nos pensions ont été amputés des 0,3% de la CASA, pour financer la perte d’autonomie. Seuls les retraités financent cette prestation. La hausse de la CSG, de 1,7 point au 1er janvier 2018 (+ 26%) impacte très fortement les pensions des retraités. Cela va bien au-delà du seuil annoncé, et repris en chœur par le président de la république, le gouvernement et autres économistes patentés, de 1200€. En effet c’est le revenu fiscal de référence qui est pris en compte et donc nombre de retraités avec des pensions inférieures à 1000€ subissent cette augmentation plus que substantielle de leur CSG, que ce soit sur la pension de base et sur la pension complémentaire.

Même le Conseil d’Orientation des Retraites, reconnait dans ses derniers rapports le décrochage des pensions vis-à-vis des salaires. Il reconnait aussi que les retraités vivent moins bien aujourd’hui qu’hier.

Un comble, dans un pays soi-disant développé comme le notre où les richesses créées s’accumulent et n’ont jamais été aussi grandes.

Les retraités sont 16 millions en 2018, dans notre pays. Ils représentent un quart de la population (25%), demain ils représenteront selon les diverses projections environ un tiers de la population, soit 30%.

Au lieu de stigmatiser les retraités, nos gouvernants feraient mieux de s’en occuper correctement. Au lieu de les opposer aux autres salariés, ils seraient bien inspirés de les traiter correctement.

Les retraités méritent mieux que les qualificatifs utilisés par plusieurs élus, y compris le Président de la République.

Ils ne demandent pas la lune.

Ils demandent, excusez du peu, simplement à pouvoir vivre dignement leur retraite.

L’argent existe. Les caisses ne sont pas vides, loin s’en faut.

La crise, c’est la crise du système capitaliste, libéral. Pas la crise des salariés, des privés d’emplois et des retraités. C’est leur crise, pas la notre.

Au nom de cette satanée crise, les salariés, les retraités, les populations devraient accepter de nouveaux sacrifices sur leurs droits, durement acquis par les luttes sociales.

Les milliardaires n’ont jamais été aussi nombreux depuis le dernier épisode de 2008. Leurs revenus ont cru de 41%.

C’est encore 1 000 milliards qui ont été versés aux actionnaires.

Les entreprises françaises du CAC 40, ont vu leurs bénéfices augmentés considérablement en 2017.

En 2017, 1249 milliards de dollars ont été versés aux actionnaires, cela représente environ 50% du PIB de la France.

L’on pourrait rajouter toutes les aides et autres exonérations diverses, qui se chiffrent en centaines de millions d’euros et qui ne servent pas l’emploi, ni les investissements.

En contrepartie du CICE, le président du MEDEF, Mr GATTAZ, avait promis 1 million d’emploi. On attend toujours ces emplois. Le CICE n’a servi qu’à engraisser quelques premiers de cordées, comme aime à les appeler notre Président de la République.

De quelle solidarité parle-t-on ? quand seuls les salariés, les retraités doivent mettre la main au portefeuille et se serrer encore un peu plus la ceinture.

Les vrais nantis, eux sont dispensés de cette solidarité, si chère à nos décideurs. Non content de bénéficier des largesses dispendieuses voulues par l’état, ceux-ci en signe de reconnaissance omettent de verser leur obole (l’impôt) à la nation. Ce sont ceux là qui fraudent et qu’il faut contrôler.

Pour faire passer encore mieux la pilule, on nous vante de nombreux pays européens comme modèle. L’Allemagne pour l’emploi, l’apprentissage, les pays nordiques pour leur protection sociale, etc… en omettant (mais est-ce bien une omission !!!) de montrer l’envers du décor, notamment l’accumulation des p’tits boulots enchainés pour pouvoir survivre, le niveau des pensions qui diminuent, la flexibilité, la précarisation en augmentation.

Aujourd’hui, nous en avons ras le bol de toutes ces ponctions.

Nous exigeons :

  • L’augmentation des pensions immédiatement (20% de perte en 15 ans selon l’OCDE).
  • Aucune retraite complète inférieure au SMIC
  • La revalorisation des pensions au 1er janvier de chaque année
  • Le relèvement de la pension de réversion à 75% de la retraite initiale, sans condition
  • L’accès aux soins de qualité pour tous et partout
  • La prise en compte de la perte d’autonomie par la solidarité nationale (intégrée à la SECU)
  • L’accès aux services publics de proximité
  • La suppression de la CSG
  • La reconnaissance des retraités dans la société, comme élément structurant de celle-ci.

Manifestation à Paris

Départ de la manifestation à 14h30 à partir de la Place du 18 juin 1940 sous le ballon de la Filpac

Itinéraire

Place du 18 juin 1940 => Bd du Montparnasse => Rue de Sèvre => Av de Breteuil => Bd des Invalides => Rue de Varennes